J'ai découvert Valence et Godefroy l'année dernière sur Instagram via leur compte Chaque jour l'aventure et j'ai adoré suivre le périple de cette jolie famille qui traversait l'Europe en camping-car. Avec leur deux enfants, Joseph 3 ans et Teresa 1 an et demi, ils sont partis à l'aube du deuxième confinement pour une aventure exceptionnelle de plusieurs mois. Ils ont gentiment accepté de retracer leur voyage pour Solaire Journal et de se confier sur leurs souvenirs, leurs ressentis, et sur la palette d'émotions traversées tout au long du chemin.
Solaire Journal : Racontez-nous la naissance de cette aventure, de l’idée à sa réalisation.
Godefroy : Je suis un jour tombé sur une vidéo d’un mec qui avait acheté un camping-car très cool, et je me suis dit « Valence est un peu une princesse, la vie en van ou en 4x4 c’est mort, mais là il y a salle de bain, cuisine, lit à l’avant, lit à l’arrière, donc ça devrait lui plaire ». Pour moi l’esthétisme compte, et là je trouvais que l'engin était beau. Ca ressemblait un peu à un van mais en plus grand, il avait le charme de l’ancien. Je suis rentré chez moi et j'ai dis à Valence « Je sais ce qu’on fait l’année prochaine, on achète un camping-car comme ça et on part! ».
Valence : Sachant qu’on en avait jamais parlé avant… J'ai pensé que c’était encore une de ses cinquante idées à la minute et que dans trois jours on en entendrait plus parler. Mais il a relancé le sujet plusieurs fois et j'ai réalisé que c'était sérieux. Je me suis renseignée et je me suis dit qu’après tout, avec nos deux enfants en bas-âge, rien ne nous retenait. J’étais en free-lance dans la communication et Godefroy était journaliste chez BFM TV. Par contre je n’ai pas le permis... Donc j’ai dit à Godefroy « OK, mais ne compte pas sur moi pour la partie technique et pour la conduite ! Ça ne m’intéresse pas, donc sois sûr de toi. »
G : Et puis un jour on a acheté notre camping car, juste avant le premier confinement. On l'a mis dans une grange chez les parents de Valence en Vendée. Retaper ce camping-car, ça aurait pu être notre première cause de divorce (rires) !
Justement, parlez-nous des préparatifs. Les craquages, les coups de gueule, les idées déco, le compte à rebours…
G : On a mis un mois à le retaper. Nous n'avons pas fait de gros oeuvre ni de check technique, pensant qu'on se débrouillerait sur la route s'il arrivait quoi que ce soit. On a juste fait de la déco. Il était déjà dans son jus, on a tout poncé, fait de la peinture, posé du parquet...On a aussi fait en sorte d’avoir de l’eau et de l’électricité, de façon à être autonomes.
V : Pour l’électricité, Godefroy a installé des panneaux solaires sur le toit, c’était un gros boulot. Niveau peinture, nous tenions à avoir une bonne marque, Little Greene, et on a beaucoup hésité sur la couleur. Notre entourage nous trouvait ridicules, on a fait plein de tests ! Pour nous c’était important, c’était 10m2 dans lesquels on allait passer beaucoup de temps... On voulait se sentir bien. On s’intéresse tous les deux à la déco et on aime les mêmes choses, ce qui est assez pratique. Nous avons aussi récupéré quelques objets de notre appartement. Quand on est parti, la salle de bain n’était pas finie. On avait tout cassé, on ne l’avait pas encore retapée, mais Macron a annoncé le deuxième confinement et on s’est dit que c’était le moment ou jamais de partir. On avait trop peur de ne plus pouvoir rouler.
Je rembobine un peu : est-ce que vos parents vous emmenaient en voyage quand vous étiez enfants ?
V : Nous on a toujours fait des voyages à travers l'Europe. Ce n’était pas l’aventure, ce n'était pas très roots, mais c’étaient des beaux voyages.
G : De mon côté on est une famille de 6 enfants. On avait un van 9 places, et on voyageait avec l’été. Certains dormaient dans la voiture, d’autres dans la tente. A chaque fois c'était le concours du voyage le plus roots. En Egypte on avait pris un hôtel à 2 euros la nuit. Ça peut être un peu violent mais c’est marrant et ça nous a fait plein de souvenirs. Maman avait bourlingué plus jeune en auto-stop, et pour elle le voyage n’était pas une question d’argent. Elle nous a transmis ça. Un billet d’avion en poche et je pouvais vivre avec 3 euros par jour, je dormais dans la crasse mais je voyais du pays. Mes parents nous ont appris que le voyage c’était une aventure.
Valence est moins comme ça, mais à force de voyager ensemble, je suis passé d'hôtels à 2 euros à 10 euros, et Valence a baissé un peu ses attentes. On s'est retrouvés au milieu. L'aventure d'accord, mais avec une salle de bains !
V : Nous avions déjà pas mal voyagé ensemble avant cette aventure-là, ça n'a pas été une découverte. Du coup on connaissait les attentes de l'un et de l'autre et on savait jusqu'où on pouvait aller. On s'est adaptés.
Quelles impressions vous ont laissé ces voyages en famille ? Est-ce qu'on garde des souvenirs très précis, enfant ?
V : Je crois que je dirais le goût du beau. Je retiens moins l'aventure, mais plus l'esthétique. Faire attention à la beauté des choses. Même un beau paysage peut marquer. Je pensais être très ville, j'aimais me balader dans de belles ruelles, visiter des lieux chargés d'histoire, mais pendant ce voyage j'ai vraiment découvert les paysages, apprécié la nature.
G : Pour moi c'est le nomadisme. Le mouvement. On m'a appris à bouger, aller voir les gens, et mettre les mains dans le cambouis. C'est en prenant des risques qu'on fait des rencontres. Soit tu te mets en première classe du train, c'est très confortable mais tu ne parle à personne. Soit tu te mets dans un train indien à 30 roupies et alors oui tu n'as pas de places assise, mais n'empêche que tu t'es trop marré dans le wagon, tu as vu 60 personnes passer par la fenêtre et il faut vivre ce bordel. C'est l'inconfort, mais c'est des souvenirs. Ça peut être invivable pour des gens, mais je pense que tu te fais beaucoup plus de souvenirs quand tu es un peu en galère.
On m'a appris à bouger, aller voir les gens, et mettre les mains dans le cambouis. C'est en prenant des risques qu'on fait des rencontres.
Comment avez-vous construit votre itinéraire et quelles étaient vos envies ?
V : On rêvait de l'Iran, mais c'était fermé. Et on avait la Géorgie et l'Arménie en tête. A partir de là, l'itinéraire s'est fait naturellement, sans trop réfléchir. On connaissait déjà un peu la Turquie, et je savais qu'on pourrait revivre quelque chose de fort en Cappadoce. Donc on avait envie d'y aller, mais nous n'avions pas fixé de dates.
G : On ne savait jamais où on dormirait le lendemain, on s'était juste donné une direction, mais il y a des pays qu'on a traversé en deux semaines et d'autres dans lesquels on a passé deux ou trois mois.
Votre premier stop c'était l'Italie. Décrivez-nous les lumières, les saveurs et les rencontres...
V : Il faut savoir que le contexte était un peu particulier. L'Italie du Nord au début du voyage était assez confinée. Tout le monde avait son masque, ça ne déconnait pas. C'était difficile de faire des rencontres. Les gens étaient reconfinés au fur et à mesure, tout fermait derrière notre passage. On changeait de région tout le temps, et nous avons roulé comme ça jusqu'en Croatie. L'avantage c'est qu'on a eu les Cinque Terre et Venise pour nous tout seuls. Il n'y avait plus de touristes, seulement des locaux. C'était magique de voir Venise comme ça mais c'est vrai que les commerçants étaient un peu déprimés... Nous avons connu la place Saint Marc avec deux personnes seulement. C'était bizarre, il manquait le bruit, l'effervescence de l'Italie, mais j'ai adoré les lumières, les couleurs, les murs ocres, l'atmosphère mystérieuse...
A l'aller c'était compliqué, on prenait nos pastas en take away, mais au retour, quand on est remontés par l'Italie du Sud, là on a vraiment pu profiter des saveurs de l'Italie.
Comment vos enfants se sont adaptés à cette vie de bohème ?
V : Ils avaient à l'arrière du camping-car un énorme lit avec leurs jeux. C'était leur espace, leur maison. Ils se sont super bien adaptés.
G : Et puis, tu sais, on se déplaçait avec notre maison. C'est un sentiment très particulier. C'est très pratique, il n'y a pas de réel dépaysement pour eux. Tu ne fais pas de valises, tu ne défais rien, tu ne ranges pas. C'est ta maison qui bouge donc tu es toujours chez toi et je pense que pour eux c'est rassurant et sécurisant.
Les enfants en vadrouille, on respecte un rythme précis ou ils s'adaptent ?
G : Ils s'adaptent... Ils faisaient la sieste pendant qu'on roulait, c'est à dire environ 2 heures par jour. Et pendant les visites, à Venise par exemple, ils suivaient notre rythme.
V : Parfois il y avait des fins de journée un peu difficiles. Notamment à Venise où j'ai pris conscience qu'on faisait quand même pas mal marcher Joseph et qu'il se plaignait beaucoup. En rentrant le soir j'ai réalisé qu'on avait marché 20 bornes, sachant que nous on marche mais lui, haut comme trois pommes, il trottine. Donc il avait fait quasiment le double... Il avait le droit de râler ! A partir de là on a quand même fait plus attention.
Vivre à quatre dans un van avec des enfants en bas âge, être tout le temps ensemble, ça donne quoi ?
V : Ça dépend des moments. Pour être honnête parfois tu en as ras-le-bol. Mais ce n'est pas ce que tu retiens en fin de compte.
G : En fait c'est facile l'été de vivre sur la route parce que tu vis dehors. Mais quand tu es en Bulgarie, qu'il fait moins 18 la nuit et moins 6 au mieux dans la journée, c'est plus compliqué. Le soleil se couche à 16h30 donc tu vis à l'intérieur dans 10 m2. Si tes enfants hurlent depuis une heure et que tu as envie de sortir prendre l'air, tu le fais rapidement parce qu'il fait trop froid pour s'octroyer une vraie pause. Quand il fait nuit tôt et qu'il fait froid, le voyage itinérant peut être difficile pour la vie familiale. Heureusement qu'il y avait les visites dans la journée, les balades et les découvertes qui permettent de se faire mille souvenirs tous ensemble.
V : Surtout que notre lit était petit donc on ne dormait pas toujours bien, et parfois il y avait des bruits étranges dehors... Je me souviens d'une nuit en Albanie où il y avait tellement de vent que le camping-car bougeait terriblement, j'étais super inquiète. Ou bien quand des animaux se cachent sous les roues... Mais bon, c'est l'aventure, la vraie.
Parlez-moi de la Croatie, de l'Albanie... Comment sont ces pays en hiver ?
V : La Croatie c'est un pays qui vit du tourisme donc là c'était très calme et on n'a pas trouvé les Croates très accueillants. Comme dans plein de pays, on avait pas le droit de dormir n'importe où et nous avions décidé de ne jamais aller au camping. Parfois on s'est fait klaxonner la nuit par les croates. Mais on a vu des endroits magnifiques, notamment Dubrovnik qui est une pépite. Nous avons aussi découvert un parc incroyable dans lequel avons passé notre première nuit d'hiver, c'était très beau avec le gel qui recouvrait tout.
G : Le Monténégro c'était vraiment sublime. Les bouches de Kotor, on y repense encore. Et les femmes étaient très belles. Mais c'est en arrivant en Albanie qu'on a vraiment passé un cap niveau dépaysement. Il faut imaginer des paysans se déplacer en charrettes tirées par des ânes... Nous avons adoré. C'est plus pauvre mais c'est un pays magnifique.
V : Ils sont moins habitués au tourisme donc ils étaient heureux de nous voir arriver. Nous nous sommes sentis vraiment bien accueillis.
C'est en arrivant en Albanie qu'on a passé un cap niveau dépaysement. Il faut imaginer des paysans se déplacer en calèche tirées par des ânes...
G : Parce qu'ils sont plus pauvres et ont l'envie d'être aimés. Ils ont fait beaucoup de ménage dans leur mafia locale, ce qui fait qu'il reste les gens honnêtes et sympa. Le voyage a un peu changé de dimension à ce moment là pour nous. Ils n'avaient pas peur du covid donc on pouvait enfin redécouvrir la joie des terrasses, on prenait des cafés tout le temps et on se sentait libres. Il faisait beau et doux, c'était un vrai bonheur. En Albanie on a rencontré beaucoup de voyageurs. C'était chouette. Puis on a décidé de continuer la route en direction de la Macédoine du Nord.
V : Je ne savais même pas mettre la Macédoine du Nord sur une carte !
G : Nous sommes passés assez rapidement. On a vu plein de moines, visité un monastère très beau éclairé à la bougie ! C'est une région qui éveille les sens. La vue, l'ouïe, l'odorat avec les effluves d'encens, les couleurs... Les orthodoxes sont très forts pour ça. Nous dans une église oui il y a la vue, dans certaines églises il y a un peu d'encens, mais c'est plus sobre. Alors que là il y avait un côté un peu chamanique qui est sympa.
C'était une région qui éveille les sens. La vue, l'ouïe, l'odorat avec les effluves d'encens, les couleurs...
V : Puis nous sommes arrivés en Bulgarie, et on s'est arrêtés une semaine à Sofia pour faire notre plein d'hiver et quelques courses.
Vous aviez eu un problème technique ?
G : Non, on est tombés en panne une seule fois, le dernier jour du voyage, en France. Et encore il n'y avait rien, c'était juste un écrou relié à la boîte de vitesse qui s'était dévissé. Par contre la question de l'eau a été plus problématique en hiver. Ils fermaient tous les robinets pour éviter que ça pète avec le gel. Donc cela t'oblige à te renseigner, demander aux gens...
Quelles ont été les plus grandes difficultés rencontrées sur le chemin ?
G : J'étais un peu stressé par la responsabilité que j'avais. C'était moi qui gérais toute la partie technique, il fallait être sûr de trouver de l'eau tous les jours, un spot safe pour dormir, ... C'était très prenant, mais heureusement j'aime bien ça, et nous étions aidés par une appli très pratique Park4night.
V : Moi, il y a un moment où j'en ai eu marre du rythme qu'on avait. Ça n'avait pas de sens, on ne se posait jamais. J'avais l'impression d'avancer pour avancer. On visitait tout, on cochait les cases du Guide du Routard. J'avais envie de vivre là bas plus que de visiter tout le temps.
G : En fait, c'est comme si tu reviens d'un voyage où tu as tout donné pendant trois semaines, ce qui représente un beau voyage. Sauf qu'à la fin de ce voyage, au lieu de rentrer chez toi et de l'assimiler, de trier tes photos, de les aimer, de te souvenir, tu enchaînes sur un autre voyage de trois semaines où à nouveau tu te donnes à fond, et rebelote pendant trois semaines à nouveau. Et là ton cerveau pète un peu un câble, il n'arrive plus à aimer les choses, à les assimiler.
V : Ca a été un peu difficile entre nous deux à ce moment là parce qu'on ne se comprenait pas. Et puis, comme tu vis en huis-clos avec tes enfants, tu fais super gaffe à ce que tu dis. Ils entendent tout , donc je gardais des choses pour moi et je n'en parlais pas tellement. Jusqu'au jour où la cocotte minute explose... Mais on se connaît bien et et cela nous a permis de tout mettre à plat.
G : Nous avons ralenti le rythme, nous nous sommes reposés. Ça ne servait à rien de prendre un an de nos vies pour aller plus vite qu'à Paris.
Vous avez beaucoup lu ?
V : Godefroy oui, moi moins mais j'ai beaucoup écrit. J'ai tenu un petit carnet de bord pour toute la famille. J'essayais de raconter ce qu'on faisait tous les jours. Cela permet de laisser un souvenir à nos enfants. en plus des albums photos.
Et puis tous les soirs on avait un rituel : on s'occupait de la partie photo. Nous aimons la photo tous les deux. Notre appareil était relié à mon téléphone. Avec une application, je téléchargeais une vingtaine de photos du jour que j'aimais bien. Je faisais quelques réglages et après je les publiais sur notre compte Instagram ou sur whatsapp, ce qui nous permettait de rester en lien avec nos familles.
Décrivez-moi la Turquie...
G : C'est le paradis de la van life. Ça ne coûte rien et tu peux dormir partout, il y a peu de réglementations. Nous avons ressenti une très grande liberté ce qui nous a permis de vraiment en profiter.
G : Nous avons commencé par visiter Istanbul. On a beaucoup aimé cette ville, on se verrait bien y vivre d'ailleurs. Puis on a filé en Cappadoce. On savait qu'il allait neiger dans la région, et on voulait la voir sans neige. Après 10h de route nous sommes arrivés dans cet endroit incroyable.
Le lendemain, il y avait 30 cm de neige partout. Nous sommes restés trois semaines, avons vu toute la neige fondre, le sol redevenir Jaune désert, puis nous sommes repartis.
V : Les Turcs sont adorables, hyper respectueux, et ils adorent les enfants. Ton enfant est ton passeport un peu partout (rires). Ils leurs offrent mille trucs, les prennent dans leurs bras,... Ils sont très accueillants et la nourriture est incroyable. C'est là-bas qu'on a dit au revoir à nos compagnons de route, Jérémy et India, un couple rencontré en route avec qui nous avions fait un petit bout de chemin. On est restés trois mois en Turquie en tout.
Puis on a décidé de partir vers la côte qu'on a remonté doucement. Ça faisait du bien parce qu'il faisait plus doux. Là on a fait une pause, on a dû rentrer en France pour des raisons personnelles. C'était étrange comme coupure, mais nous sommes revenus un mois après, avec Madeleine et Gaspard, les frères et soeurs de Godefroy.
V : Nous dormions à six dans le van, en enlevant la table de la cuisine pour en faire une banquette.
Nous avons remonté la côte turque avec eux pendant 15 jours, c'était exceptionnel. On a visité des sites antiques sur lesquels il n'y avait personne. Pas un panneau qui gâche ta photo, ni cordon, ni barrières, rien. Tu fais ce que tu veux. La nature pousse au milieu de tout ça, c'est très sauvage, alors que ce sont des sites classés. C'est un peu absurde, mais du coup c'était génial pour nous.
G : Après nos visas turques expiraient donc on est partis en Grèce pour deux mois. Et on a choisi de sillonner le Péloponnèse en prenant notre temps. On a préféré se concentrer sur cette région de Grèce pour des raisons financières et pratiques. C'est moins touristique que les Cyclades et il y a une multitudes de petites iles paradisiaques. Il faisait très chaud mais c'était canon ! On s'est fait pas mal de potes là-bas, de belles rencontres. Il faisait jour jusqu'à 21h30, on installait une guirlande guinguette entre les vans et on organisait des barbecues avec d'autres voyageurs dans ambiance hyper conviviale.
Quel conseil donneriez-vous à un couple qui voudrait s'inspirer de votre voyage pour partir ?
G : Achète ton camping-car maintenant, et pars. Ne réfléchis pas trop, sinon tu ne partiras jamais, tu auras toujours une excuse. La sécurité, les enfants, la peur, le CDI, l'emprunt de la maison... Si tu décides que tu le fais, fais-le. C'est comme monter une entreprise quand on est installé confortablement dans un boulot en CDI. C'est un risque mais si tu en as envie il faut foncer sans trop y penser. Une fois que c'est lancé de toute façon tu n'as plus le choix.
Achète ton camping-car maintenant, et pars. Ne réfléchis pas trop, sinon tu ne partiras jamais, tu auras toujours une excuse.
V : Je dirais qu'il faut être un couple qui se connaît bien. Parce que tu vis en huit-clos, du coup tu peux aller vite dans les extrêmes et il faut rester serein. Ou en tout cas il faut être sûr de bien communiquer. Ne pas attendre et se dire quand ça ne va pas.
Une question que vous auriez rêvé qu'on vous pose et qu'on ne vous a jamais posée sur ce voyage ?
G : "Qu'est ce que tu as appris de cette expérience ?" Celle-là on ne te la pose jamais. On te demande si c'était bien. Mais j'aurais aimé qu'on me dise "Par rapport à avant, est-ce que tu es la même personne ?"
Quelle est la réponse ?
G : Tu n'es pas le même, tu es plus fort. Tu vois là, par exemple, depuis le début, on dépeint un truc un peu noir sur la vie de famille et les enfants... Alors oui, ça peut être compliqué, mais en fin de compte tu sors de là et tu te sens plus fort. Déjà à la fin de l'hiver tu te mets à respirer et à vivre autrement en famille. Tu sors de là tu te te dis "Quand est-ce qu'on repart ?" Aujourd'hui, il peut m'arriver plein de merdes mais je sais que j'ai Valence et les petits.
Quand tu rencontres ce genre de difficultés, si tu passes le truc - sans non plus te faire souffrir et finir avec plein de blessures - tu te dis "En fait, on est capables d'aller loin, ça va aller, on a de la ressource". Et c'est super réconfortant.
Merci Godefroy et Valence !
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