
"J’suis pas tout seul à être tout seul
Ça fait d’jà ça d’moins dans la tête
Et si j’comptais, combien on est
Beaucoup
Tout ce à quoi j’ai d’jà pensé
Dire que plein d’autres y ont d’jà pensé
Mais malgré tout je m’sens tout seul
Du coup
J’ai parfois eu des pensées suicidaires
Et j’en suis peu fier
On croit parfois que c’est la seule manière de les faire taire
Ces pensées qui nous font vivre un enfer
Ces pensées qui me font vivre un enfer
Est-c’qu’y a que moi qui ai la télé
Et la chaîne culpabilité ?
Mais faut bien s’changer les idées
Pas trop quand même
Sinon ça r’part vite dans la tête
Et c’est trop tard pour qu’ça s’arrête
C’est là qu’j’aimerais tout oublier
Du coup
J’ai parfois eu des pensées suicidaires
Et j’en suis peu fier
On croit parfois que c’est la seule manière de les faire taire
Ces pensées qui me font vivre un enfer
Ces pensées qui me font vivre un enfer
Tu sais j’ai mûrement réfléchi
Et je sais vraiment pas quoi faire de toi
Justement, réfléchir
C’est bien l’problème avec toi
Tu sais j’ai mûrement réfléchi
Et je sais vraiment pas quoi faire de toi
Justement, réfléchir
C’est bien l’problème avec toi"

Stromae, cet artiste multi-talents sensible et attachant, qui dans sa nouvelle chanson L'Enfer a su mettre les mots justes sur ce qui parfois me traverse. Contrairement au chanteur, je n'ai jamais eu de pensées suicidaires. Mais des angoisses, des pensées autodestructrices et négatives qui vont à l'inverse de ce mot Solaire que j'aime tant, j'en ai parfois lorsque la déprime me guette.
Et ce n'est vraiment pas facile à gérer. Je ne sais pas si je les dois à mon tempérament d'artiste (torturée ?) ou à mon hypersensibilité, mais je m'en serais bien passée.
Alors il faut sans cesse les repousser, les déjouer et les transformer, ces pensées qui empoisonnent la vie. Ces pensées qui nous donnent l'impression que tout va mal quand tout va bien. Il faut être en alerte, constamment, pour ne pas les laisser s'infiltrer comme un poison et vous persuader que c'est vrai, que votre vie est pourrie et que le monde aussi.
Alors il faut sans cesse les repousser, les déjouer et les transformer, ces pensées qui empoisonnent la vie.
Ce qui m'aide à chasser la mélancolie et retrouver mon soleil intérieur ?
Le sport comme désherbant contre les idées sombres. J'ai choisi de me tourner vers le yoga et la méditation. Pratiqués dans la douceur, pour assurer la re connexion corps esprit. Bien utilisés, ce sont de puissants outils pour mettre les pensées à distance et s'en détacher. Alors j'apprends à pratiquer.
Parfois la régularité me fait défaut, alors je fais appel à la psychologie positive, mais il faut s'avoir s'arrêter pour garder de la légèreté, car à trop se chercher on peut se perdre. Et surtout, il est nécessaire de se tourner vers les bonnes personnes et les bons supports. Le choix des béquilles est primordial pour les anxieux dans mon genre, et ce n'est pas évident face au marché grandissant du bien-être, dont les dérives se multiplient. J'ai la chance d'être bien entourée, bien conseillée. Je partagerais dans un autre post quelques références de livres ou films qui m'aident et m'apportent le réconfort dont j'ai besoin quand l'anxiété reprend le dessus.
À trop se chercher, on peut se perdre.
Enfin, ce qui me permet de tenir le coup quand les angoisses ne me laissent pas de répit, ce sont les pratiques manuelles et méditatives. Ecrire, cuisiner, faire des collages, de la peinture, regarder un film ou lire un bon livre, aller à une expo, se balader dans la nature.
Toutes ces activités qui rendent la vie plus douce et m'obligent à lâcher le mental, à me concentrer sur le moment présent.

Quand j'étais petite, maman nous avait inscrits mon frère et moi à des cours de poterie. J'en garde un souvenir incroyable. Pétrir la terre... Je crois que je ne connais pas de geste plus apaisant. J'ai récemment participé à des ateliers céramique qui m'ont fait revivre ces sensations, et croyez-moi, mon enfant intérieur (nous sommes tous des grands enfants, n'est-ce pas ?) faisait des bonds de joie.
La clef réside peut-être dans le fait de se reconnecter constamment à ses 5 sens, y prêter réellement attention pour s'ancrer dans le moment présent. "Se relier à la matière et au vrai" pour reprendre les mots de Perla Servan-Schreiber dans le podcast Vlan.
Car les pensées négatives sont très souvent reliées à la nostalgie du passé ou à l'angoisse du futur.
Et si...? Et si... ? Et si... ?
Toucher, goûter, sentir, regarder, écouter.
L'activité manuelle m'est indispensable, c'est mon yoga ma médiation ...