"Dans toutes larmes, s'attarde un espoir" Simone de Beauvoir
Cette phrase, inscrite sur les murs du Théâtre du Rond-Point, ne pourrait mieux décrire la pièce que je viens de voir. La partition était si juste, que j’ai la sensation d’avoir retenu mon souffle pendant toute la durée de ce seul en scène de Laetitia Casta, merveilleusement accompagnée
au piano par Isil Bengi. Durant 1h30, la comédienne retrace l'histoire de Clara Haskil. Une vie teintée de talent et de tristesse, une vie de sacrifices et de solitude. Il se murmure qu’on disait de Clara Haskil « Dieu l’a envoyée sur terre pour jouer Mozart ».
Avec une aisance déconcertante, Laetitia Casta caresse une grande palette d'émotions et se glisse telle un caméléon dans la peau de tous les personnages qu’elle incarne. Ayant une légère tendance à somnoler au théâtre, bien au chaud dans mon siège, j’étais un peu inquiète que ce monologue ne me paraisse long. Mais le nom de la pièce Clara Haskil, prélude et fugue, me plaisait déjà et j’aurais dû m’y fier. J’en ressors pantelante, hypnotisée par le destin de cette femme et par la justesse de son interprétation.
Envoûtantes, Isil et Laetitia se complètent parfaitement. L’une reste quasi muette et exprime toute la hauteur de son talent à travers ses doigts qui caressent les touches du piano, tandis que l’autre fait jaillir les mots, comme une nécessité. La mise en scène est parfaite, les costumes d’une grande simplicité, chaque geste est étudié pour donner du sens à la composition.
Parisiens, vous avez jusqu'au 26 Mars pour vivre un grand moment de théâtre.
Clara Haskil, Prélude et Fugue, au Théatre du Rond Point 2 bis Av. Franklin Delano Roosevelt, 75008 Paris
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