En attendant Bojangles, une histoire d'amour et de mélancolie
- andranedebarry

- 18 janv. 2022
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 31 janv. 2022

Saisissant. Dérangeant. Envoûtant.
Difficile de rester indifférent devant En attendant Bojangles.
Les premières minutes du film donnent l'étrange impression d'être dans un film en carton-pâte, où tout sonne faux. On est sceptique, difficile d'y croire. Et puis on se rend compte qu'on a rien compris, qu'on a ici mis les pieds dans un film déjanté à l'univers absurde et coloré, à l'image de ses personnages.
Et ainsi, le film nous happe à travers la folie de Camille (ou Joséphine, Simone, Rita selon ses humeurs), l'amour éperdu de Georges pour sa femme, la malice de leur fils, et leur vie festive et décalée, dans un tourbillon d'humour, de folie, de champagne et de fête.
On a envie de les suivre dans leurs soirées grandioses, de se jouer de tout, danser dans leur pas, s'aimer à la folie et de ne penser qu'à ça. On a envie de ne plus ouvrir le courrier, de vivre dans un appartement coloré, de laisser la magie opérer et de fuir comme eux la réalité. La musique de Nina Simone devient obsédante, les dialogues sont pure poésie, les costumes sont aussi fantaisistes que les décors.
“Quand la réalité est banale et triste, inventez-moi une belle histoire” répète Camille, interprétée par Virginie Efira, époustouflante de justesse. Cette scène dans la baignoire donne envie de rire de tout, de mettre de la légèreté et de l'humour à chaque instant dans un quotidien parfois pesant.

Puis on devine les fêlures.
Les épisodes sombres s'installent pour éclipser les scènes solaires et joyeuses.
Le bât blesse, et l'on se surprend à espérer ralentir la chute vers laquelle l'histoire nous fait glisser inexorablement...
“Quand la réalité est banale et triste, inventez-moi une belle histoire”
Le film nous invite à faire un pas de côté, pour sortir du conformisme ambiant qui rend la vie normée et sage. Sur le même tempo que les personnages, on passe de la mélancolie à l'allégresse, de l'espoir au désarroi. Et on y laisse parfois des plumes, avec certaines scènes difficiles à regarder sans se sentir déchiré.
Inattendu et captivant, En attendant Bojangles embarque le spectateur dans un tourbillon fidèle à l'esprit du roman éponyme. Une adaptation qui divise si l'on en croit les critiques mitigées, mais qui est pour moi réussie, portée par des comédiens excellents et une Virginie Efira au sommet de sa beauté. Il réunit tous les ingrédients d'un film pour lequel on aime tant le cinéma : extraire le spectateur de son quotidien et le faire passer par toute une palette d'émotions fortes.
Mais attention, on en ressort pas indemne.


















Top! Trop hâte de le voir! Très bel article!